Comment expliquer les symptômes ?
L'origine de la douleur est inconnue.
Les différents mécanismes évoqués n'ont pas permis d'établir précisément les causes de ce modèle douloureux assez singulier.
Il peut s'agir d'une perception anormale de la douleur qui fait qu'une stimulation normalement indolore soit perçue comme douloureuse (allodynie) ou d'une perception anormale de l'intensité de la douleur qui fait qu'une douleur de faible intensité soit perçue comme très douloureuse (hyperalgésie).
- La douleur est-elle primitivement musculaire ?
Aucune anomalie musculaire objective n'a permis, à ce jour, de retenir cette hypothèse.
- La douleur est- elle d'origine psychogène ?
On évoque, pour cette théorie, le fait qu'il y ait parfois, dans les familles de fibromyalgiques, quelques cas de dépression connus.
La régression occasionnelle des symptômes sous antidépresseurs et l'association fréquente de la fibromyalgie à d'autres maladies réputées de mécanisme psychosomatique (colopathie fonctionnelle par exemple) seraient également en faveur de cette hypothèse.
Ces éléments sont cependant inconstants et ne permettent pas de conforter la thèse de l'origine psychosomatique.
De plus, l'action favorable des antidépresseurs peut être due à une des propriétés pharmacologiques de ces médicaments, lesquels ont aussi une action sur la douleur chez des malades non dépressifs.
- Y'a-t-il une implication des neuromédiateurs ?
La sérotonine (ou 5 hydroxytryptophane) est une substance produite par des neurones (neuromédiateur) ayant une action «anti-douleur».
Elle intervient également dans la régulation du sommeil et de l'humeur. Son rôle a été mis en évidence dans certains désordres psychiatriques (anxiété et dépression notamment) et dans la migraine.
Plusieurs travaux ont montré une diminution de son taux dans le sang des fibromyalgiques, sans qu'elle soit obligatoirement associée à une dépression.
On a montré aussi une augmentation de la substance P, neuromédiateur de la douleur.
- Ou une implication du système endocrinien ?
Dans la fibromyalgie, malgré le maintien d'une réponse hormonale normale au stress, on note parfois une perturbation de la sécrétion d'hormones (corticoïdes) par les glandes surrénales (glandes situées au-dessus des reins) et une diminution du taux d'hormone de croissance. Ceci peut être à l'origine de la fatigue et de la faible tolérance à l'effort. Ces anomalies peuvent également être cause ou conséquence du trouble.